Le penseur, écrivain et spécialiste de l’anthropologie du Coran, Youssef Seddik, a avancé, mardi 2 mai 2023, que la vie en communauté était devenue difficile déplorant la situation générale du pays et la dégradation de la situation des libertés, notamment.
« Malgré toute la philosophie et toutes les études que je fais en continu, je ne comprends plus rien », a-t-il indiqué au micro d’Elyes Gharbi lors d’une intervention dans l’émission Midi Show sur Mosaïque FM.
« En Tunisie, nous n’arrêtons pas de dire que nous sommes sur la bonne voie alors que tout le monde sait que nous sommes sur la mauvaise. Nos enfants n’ont aucune vision de leur futur ni en termes d’éducation, ni en termes de santé… », a-t-il ajouté.
Interpellé sur la notion de la liberté de pensée telle que dessinée par le président de la République, Kaïs Saïed, le penseur a avancé qu’il considérait la liberté de pensée et la liberté d’expression les deux faces d’une même pièce soulignant que « le peuple ne pense pas mais est un outil à travers lequel on pense ».
« Le peuple est le point de convergence de toutes les idées et ne peut être défini. D’ailleurs, c’est la notion de peuple qui a donné naissance au populisme ; un danger absolu, (car il s’agit là) de donner la parole à quelque chose qui n’a pas d’identité. Qui est donc le peuple ? Est-ce celui qui habite la Marsa et dispose d’une piscine ou celui qui vit à Siliana et meurt sur la route en allant à son travail ? On ne peut définir le peuple, mais c’est à travers le peuple qu’on définit les positions. Des positions qui sont définies par ceux qui ont la capacité de réflexion et ont la vision large qui garantit le futur de vos enfants et vos petits-enfants », a déclaré Youssef Seddik.
« Je pense que nous avons des acquis et une histoire qui nous permettent aujourd’hui d’exiger des gens de ne pas penser à notre place, de ne pas gouverner et de ne pas endosser la responsabilité à notre place. Ils doivent accepter de rendre des comptes et reconnaitre leurs erreurs », a-t-il poursuivi évoquant, dans ce sens, l’affaire Noureddine Boutar, directeur général de Mosaïque FM. Notant l’injustice commise à l’encontre de M. Boutar, l’écrivain a appelé le président de la République à se condamner pour cette erreur et la corriger en ordonnant sa libération.
Noureddine Boutar a été placé en détention depuis le 13 février durant la très controversée campagne d’arrestations entamée le 11 du même mois. Le journaliste supposé suspecté d’enrichissement illicite et complot contre la sûreté de l’État n’a été interrogé lors de son audition que sur la ligne éditoriale que la radio qu’il dirige.