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La France se prépare à des violences samedi lors d’un rassemblement contre des «bassines»

SAINTE SOLINE: Les autorités françaises ont mobilisé 3.200 membres des forces de l’ordre, pour encadrer une manifestation interdite contre un projet de “bassines”, des réserves d’eau destinées à l’agriculture, dans une commune du centre-est du pays, redoutant des violences dans un contexte inflammable du fait des tensions liées à la réforme des retraites.

Camions militaires, quads, hélicoptères : les forces de l’ordre ont commencé à prendre position dès vendredi matin autour de la réserve d’eau en construction à Sainte-Soline, théâtre fin octobre de la dernière manifestation contre ce projet de réserves d’eau, elle aussi interdite.

Les autorités s’attendent à la venue dans le département, samedi, de 7.000 à 10.000 opposants, dont un millier de militants radicaux. Plus d’un millier de manifestants sont déjà arrivés vendredi, de nombreux groupes cagoulés et habillés en noir, ont constaté des journalistes de l’AFP.

“Nous verrons des images extrêmement dures parce qu’il y a une très grande mobilisation de l’extrême gauche et de ceux qui veulent s’en prendre aux gendarmes et peut-être tuer des gendarmes et tuer les institutions”, a affirmé le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin sur la chaîne de télévision Cnews.

“Nous nous attendons à des violences importantes”, a renchéri la préfète du département des Deux-Sèvres, Emmanuelle Dubée, lors d’un point-presse, en évoquant des “saisies importantes d’objets constituant des armes ou des armes par destination” lors de contrôles en amont de la manifestation.

“Nous avons saisi des boules de pétanque, des frondes, des lance-pierres, des objets contondants, des produits incendiaires (…). Il y a aussi des couteaux, des haches”, a détaillé le général Samuel Dubuis de la gendarmerie.

“Alors que le pays se soulève pour défendre les retraites, nous allons simultanément faire front pour défendre l’eau”, affirment les organisateurs du rassemblement, dont un mouvement écologiste et le syndicat agricole proche de la gauche, la Confédération paysanne.

Seize retenues, d’une capacité totale d’environ 6 millions de mètres cubes, doivent être construites, principalement dans les Deux-Sèvres, dans le cadre d’un projet porté par une coopérative de 450 agriculteurs avec le soutien de l’État. Il vise à stocker en plein air de l’eau puisée dans les nappes superficielles en hiver, afin d’irriguer les cultures en été quand les précipitations se raréfient.

Ses partisans en font une condition de la survie des exploitations agricoles face à la menace de sécheresses récurrentes. Les opposants dénoncent, eux, un “accaparement” de l’eau par “l’agro-industrie” à l’heure du changement climatique.

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