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Chkoundali : le manque de liquidité dans les banques nous mènera vers le scénario libanais

Le professeur universitaire en sciences économiques, Ridha Chkoundali, a présenté, lundi 1er mai 2023, sa lecture des indicateurs financiers publiés par la Banque centrale de Tunisie vendredi dernier.  

Invité de Mohamed Bayar dans l’émission Studio Shems sur Shems FM, il a expliqué que la dette publique avait augmenté de neuf milliards de dinars entre 2022 et 2023 passant ainsi à 24 milliards de dinars. Il a ajouté que la situation de la dette publique nécessitait un accord final avec le Fonds monétaire international au plus vite car « cela ouvrira la porte aux pays qui veulent aider la Tunisie ». 

Cependant, comme le pays est toujours dans l’incertitude en ce qui concerne l’obtention de cet accord, il faut, selon l’économiste, trouver une alternative, un plan B, pour renflouer les réserves de l’État en devises étrangères. 

Commentant la régression de la liquidité disponible chez les banques tunisiennes – celle-ci a diminué de six milliards de dinars –, M. Chkoundali a avancé que cette situation ne permettrait pas aux institutions bancaires de prêter sans intérêts à l’État. Il a ajouté que si les banques s’aventurent à le faire cela mènerait à l’effondrement du système bancaire et couterait cher aux entreprises, les PME notamment, qui ont besoin des financements bancaires. 

Pour ce qui est de la dépréciation du dinar tunisien (-2,88%), l’expert a souligné que cela aurait un impact direct sur le taux d’inflation, les entreprises importatrices et les finances de l’État. Expliquant que l’État demeure dans une situation relativement confortable en ce qui concerne ses engagements pour les prochains mois, il a signalé qu’à partir du mois d’octobre, l’État aurait de lourdes obligations notamment l’emprunt obligatoire de 500 millions d’euros à rembourser et le financement de quatre milliards de dinars nécessaire à la clôture de son budget pour l’année 2023. « Il faut trouver des solutions le plus rapidement possible », a-t-il insisté. 

Il a mis en garde, dans ce même contexte, contre le manque de liquidité dans les banques qui serait provoqué par des retards de paiement du côté de l’État précisant qu’une telle situation plongerait la Tunisie dans un scénario similaire au scénario catastrophe que vit le Liban. « L’État n’a rien remboursé jusqu’à février 2023 », a-t-il indiqué expliquant que l’État se doit de rembourser neuf milliards de dinars environ. « C’est une catastrophe ! ».

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