Pouvoir d’achat: Les sénateurs LR mis en échec sur la revalorisation du RSA
Écrit par Montassar Sassi sur 29 juillet 2022
PARIS: Le Sénat à majorité de droite a rejeté jeudi soir, dans le cadre du projet de loi pouvoir d’achat, un amendement porté par le groupe LR visant à réduire la revalorisation prévue du Revenu de solidarité active (RSA).
L’amendement défendu notamment par le président du groupe Bruno Retailleau a été rejeté par 143 voix pour et 185 voix contre. Seul LR a voté pour. Le groupe Indépendants s’est abstenu et tous les autres groupes, y compris les centristes, ont voté contre.
Il visait à abaisser à 3,5% la revalorisation anticipée du RSA, contre 4% prévus dans le texte voté par les députés. Sont notamment concernées par la revalorisation de 4%, en plus des retraites, les allocations familiales et minima sociaux, comme le RSA, l’Allocation adulte handicapé (AAH) et les bourses étudiantes sur critères sociaux.
3,5% correspond au taux de revalorisation du point d’indice des fonctionnaires. Pour les sénateurs LR, « il n’y a pas lieu de revaloriser » le RSA « à un taux supérieur à celui des personnes exerçant une activité professionnelle ».
Le ministre du Travail Olivier Dussopt s’est vivement opposé à cette différenciation des taux de revalorisation, soulignant qu' »il y a une force symbolique à ne pas traiter les plus abimés de nos concitoyens de la même manière que les autres ».
La gauche, rejointe par les centristes, s’est élevée contre la proposition LR.
« On touche à l’indécence », s’est écrié Pierre Laurent (CRCE à majorité communiste). « Particulièrement choquée », la socialiste Corinne Féret a demandé « comment peut-on vivre » avec 575 euros pour une personne. « Quand on a si peu, 3 euros (différence entre les deux taux de revalorisation, ndlr) c’est important », a-t-elle souligné.
« Ces gens là ils sont occupés, il sont occupés à survivre », a fait valoir l’écologiste Raymonde Poncet Monge.
« Non à la différenciation, parce que notre société est très fracturée », a également déclaré le centriste Olivier Henno. « Si on envoie ce message là, on ne rassemble pas la société française mais on accroit la fracture », a-t-il ajouté.
Laurent Duplomb (LR) a défendu puis retiré un amendement proposant de ne pas inclure le RSA dans les revalorisations.
« Je vais faire peut-être du politiquement incorrect mais je peux vous dire qu’il y a plein de Français qui travaillent et qui en ont marre de cette situation », a-t-il lancé.