Législatives: la macronie sonnée, la Nupes confortée, le RN salue un «tsunami»
Écrit par Montassar Sassi sur 19 juin 2022
PARIS: Sonnés par la perte de la majorité absolue, les partisans d’Emmanuel Macron appelaient à « dépasser les clivages » dimanche après le second tour des élections législatives, marqué par une « déroute totale » du camp présidentiel aux yeux de Jean-Luc Mélenchon, le RN saluant de son côté un « tsunami » en sa faveur.
Le camp Macron arrive, certes, en tête mais très loin de la majorité absolue et nombre de ses cadres – Richard Ferrand, Christophe Castaner – sont battus. La gauche réalise une forte percée et le Rassemblement national un score historique.
La «main tendue» de la macronie
« Si ces résultats se confirment, c’est loin de ce que l’on espérait », a reconnu le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal.
« Manifestement, les Français n’ont pas donné de majorité absolue sans qu’ils n’en aient donné une à une autre formation politique. Ce qui se dessine est une situation inédite dans la vie politique et parlementaire, qui va nous imposer de dépasser nos certitudes, nos clivages », a-t-il ajouté.
Même tonalité chez la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire. « On composera avec tous ceux qui veulent faire avancer le pays, la main est tendue », a-t-elle assuré, exprimant par ailleurs « son inquiétude devant des extrêmes aussi hauts ».
Premier à répondre à cette « main tendue »: l’ancien ministre de droite Jean-François Copé. « Depuis des semaines, je répète qu’un pacte de gouvernement est vital entre Macron et LR afin de lutter contre la montée des extrêmes », a-t-il écrit sur Twitter.
Mélenchon: «déroute totale» de Macron
De son côté, le meneur de l’alliance de gauche Nupes Jean-Luc Mélenchon a qualifié le score de la macronie de « déroute totale ».
« Aucune majorité ne se dégage », a jugé le leader Insoumis, qui a balayé les appels au dépassement lancés par la macronie: « il n’y a aucun clivage à dépasser avec nous parce que nous ne sommes pas du même monde », « nous n’avons pas les mêmes valeurs. »
« La retraite à 65 ans a sombré », a de son côté jugé le député Nupes Alexis Corbière, réélu dès dimanche dernier en Seine-Saint-Denis.
La gauche a également rapidement instruit le procès de la macronie, tenue responsable de la percée du Rassemblement national.
« La confusion sur le barrage républicain et la banalisation de l’extrême droite entretenue par le chef de l’Etat lui-même ainsi que par LREM ne pouvait pas rester sans conséquen… Pour le Président, ce soir, c’est la défaite et le déshonneur », a jugé l’eurodéputé écologiste David Cormand.
«Tsunami»: le RN exulte
Le Rassemblement national est en passe d’obtenir « de loin le groupe le plus nombreux de l’histoire de notre famille politique », a réagi, radieuse, la présidente du parti d’extrême droite, Marine Le Pen.
« Nous incarnerons une opposition ferme, sans connivence, responsable, respectueuse des institutions, parce que notre seule boussole, c’est l’intérêt de la France et du peuple français », a prévenu la finaliste de la présidentielle, largement réélue dans le Pas-de-Calais.
« C’est une vague bleue marine partout dans le pays. L’enseignement de ce soir, c’est que le peuple français a fait d’Emmanuel Macron un président minoritaire », s’est réjoui le président intérimaire du RN, Jordan Bardella.